En France, le syndrome des jambes sans repos touche environ 8,5%  de la population. La prévalence de ce syndrome est différente dans les autres pays et continents à cause des différences génétiques, environnementales et culturelles. Les femmes souffriraient 2 fois plus de ce syndrome que les hommes.

Qu'est-ce que le syndrome des jambes sans repos ?

Définition :

Le syndrome des jambes sans repos se caractérise par une sensation de dérangements des jambes avant ou pendant le sommeil. Ce dérangement des jambes s’accompagne d’un besoin absolu de les bouger, voire de marcher pour certains individus lorsque le dérangement est très fort.

C’est le fait de rester immobile, le plus souvent en position assise ou couchée qui déclenche ces gênes. Ce syndrome est souvent associé à des mouvements périodiques des membres.

Ce syndrome apparait souvent à l’âge adulte vers 20 ans ou vers 40 ans. Le début est progressif avec une faible fréquence, de 1 à 2 épisodes rapportés par semaine, ou avec des périodes d’épisodes suivi de périodes sans épisode.

La sévérité du syndrome des jambes sans repos évolue avec l’âge jusqu’à environ 65 ans. Le patient peut alors passer de dérangements passagers en soirée jusqu’à une obligation de bouger, de se masser les jambes, de marcher toute la nuit, pendant plusieurs nuits par semaine pour les formes les plus sévères.

Les critères diagnostiques essentiels du syndrome des jambes sans repos d’après  l’International Restless Legs Syndrome Study Group (IRLSSG) se retrouvent dans les 4 critères ci-dessous :

  • a. Une sensation désagréable siégeant dans les membres inférieurs et plus rarement dans une autre partie du corps, obligeant à bouger les membres.
  • b. La sensation désagréable et l’obligation de bouger commencent ou s’aggravent  au repos et en inactivité, plutôt en position allongé ou assis.
  • c. La sensation désagréable et l’obligation de bouger sont partiellement ou totalement soulagées par les mouvements.
  • d. La sensation désagréable et l’obligation de bouger sont ou deviennent plus sévères le soir et la nuit par rapport au jour.

Les causes du syndrome des jambes sans repos

Le syndrome des jambes sans repos est une maladie complexe pas encore totalement comprise et expliquée. Actuellement, 3 causes ont été identifiées :

  •  La 1ère cause est d’origine génétique. Environ 1 malade sur 2 connait quelqu’un de sa famille atteint aussi du syndrome des jambes sans repos.
  • La 2ème cause est liée à un problème dans l’assimilation et l’utilisation du fer par notre organisme.
  • La 3ème cause serait un dysfonctionnement du système dopaminergique avec un changement de concentration de Dopamine à différents endroits du cerveau.

De plus, certains médicaments peuvent favoriser l’apparition ou l’aggravation de ce syndrome.

Les conséquences du syndrome des jambes sans repos

La complication la plus importante de ce syndrome est l’insomnie d’endormissement.

En effet, ce dérangement, qui arrive le plus souvent en soirée ou avant le sommeil, a un puissant effet pour retarder l’endormissement. Une insomnie peut alors survenir rapidement et est souvent associée aux formes sévères du syndrome des jambes sans repos.

Les patients expriment également une grande somnolence durant la journée qui les handicape dans leur vie de tous les jours.
Enfin, le syndrome des jambes sans repos provoque pour les formes les plus sévères un retrait social et des troubles de l’humeur.

Comment faire le diagnostic ?

  • Pour identifier le syndrome des jambes sans repos, l’interrogatoire clinique est important. Les médecins peuvent s’aider d’une échelle d’évaluation de sévérité du syndrome. L’interrogatoire permet également de connaître les médicaments pris par le malade et de faire éventuellement le lien entre les symptômes et certaines classes de médicaments.
  • L’examen clinique permet également au médecin d’écarter d’autres maladies ayant une symptomatologie proche du syndrome des jambes sans repos comme l’insuffisance veineuse ou des myalgies.
  • La polysomnographie n’est pas l’examen de 1ère intention de cette pathologie.Le dosage du fer au travers de la ferritine peut être évalué afin d’analyser le stock de fer disponible dans l’organisme.

Quelle prise en charge ?

Pour les formes légères à modérées, on essaie de limiter les traitements par médicaments pour des moments particuliers comme par exemple une traversée transatlantique en avion. Pour cela, la préconisation est d’utiliser des dérivés codéinés.

Pour les formes plus sévères, les médicaments utilisés sont des médicaments qui agissent sur la dopamine qui est un neuromédiateur au niveau du cerveau.

Ces médicaments ne peuvent être prescrits que par des médecins du sommeil ou des neurologues et ne sont pas remboursés par la sécurité sociale.

Il peut être utile de donner un traitement contre l’insomnie ou d’adjoindre des thérapies comportementales et cognitives pour aider le malade à passer le cap de l’endormissement pour mieux dormir.

Parfois, si la carence en fer est importante, un traitement pour le compenser sera prescrit.

Nous vous informons que  ceci ne constitue pas un avis médical. Si vous souhaitez avoir un avis sur un éventuel trouble du sommeil, parlez-en à votre médecin traitant lors d’une prochaine consultation.

12 décembre 2023