On sait maintenant, grâce à la recherche, que le sommeil de l’homme est programmé pour bien dormir par une horloge interne, avec 2 moments privilégiés : la nuit et après le déjeuner entre 13 heures et 15 heures.
Le rythme veille-sommeil
Définition :
Le rythme veille-sommeil est la succession des phases d’éveil et des phases de sommeil. Pendant la phase d’éveil c’est-à-dire la journée pour la majorité des personnes ou la nuit pour les travailleurs de nuit, le cerveau est en activité constante avec une activité électrique rapide et une température corporelle supérieure à 37°C.
En début de soirée, l’activité électrique cérébrale ralentit, la mélatonine appelée l’hormone du sommeil est synthétisée et la température du corps commence à diminuer. L’organisme communiquera alors sur son besoin de dormir grâce à des signaux tels que la somnolence, les bâillements ou encore les clignements de paupières souvent accompagnés de picotements des yeux. A ce stade, le marchand de sable passe, inutile de lutter !
La nuit, c’est un autre aspect du rythme veille sommeil qui se manifeste avec les différents stades du sommeil des cycles du sommeil. L’activité électrique du cerveau se ralentit, accompagnée d’un relâchement musculaire.
Le rythme veille-sommeil est donc très lié aux horaires de coucher et de lever. De la même manière que notre horloge interne est constante, nos habitudes de lever et de coucher doivent être identiques tous les jours de la semaine.
L'horloge est dans notre cerveau
L’organisme de l’homme va se rythmer selon une programmation innée ou horloge biologique. Pour le sommeil, cette horloge est influencée par des signaux extérieurs comme la lumière, les horaires des repas et l’activité sociale de chaque individu, on parle alors de « donneurs de temps » ou de «synchroniseurs».
Les phases d’éveil, généralement en journée, s’enchainent avec les phases de sommeil. Si nous changeons nos habitudes de sommeil, l’horloge biologique n’est plus en phase avec comme conséquence la perturbation de notre rythme veille-sommeil.
Ce phénomène peut se produire lorsqu’un individu se laisse aller au niveau de ses heures de coucher et de lever, dans le cadre d’un changement de travail ou de poste, ou dans le cadre d’un décalage horaire suite à un voyage à l’étranger de plusieurs jours.
L’horloge biologique du sommeil n’est pas qu’une image ! Elle est localisée dans notre cerveau et plus particulièrement dans le noyau supra-chiasmatique de l’hypothalamus.
De nombreuses études ont été réalisées afin de déterminer le fonctionnement de notre horloge biologique. Lorsqu’on isole l’homme de tout contact extérieur et sans possibilité de connaître l’heure, notre horloge biologique fonctionne sur une période supérieure à vingt-quatre heures et non sur vingt-quatre heures exactement.
Les synchroniseurs de notre horloge
Notre horloge biologique est influencée par des éléments extérieurs appelés synchroniseurs. Le synchroniseur principal est la lumière. L’information lumineuse est amenée au cerveau par des réseaux nerveux provenant de la rétine et déclenche tout un processus en cascade comme la synthèse d’hormones ou la libération de neuromédiateurs indispensables au bon fonctionnement du rythme veille-sommeil.
Un autre synchroniseur de notre horloge est l’activité sociale caractéristique à l’être humain. L’horloge biologique tient compte des horaires des repas, de l’activité professionnelle et de la pratique physique. Une personne dont l’activité professionnelle démarre en début de journée pourra avancer son rythme veille-sommeil. En revanche, une personne dont l’activité professionnelle est en fin de journée pourra le retarder.
La consommation d’excitants comme la caféine, la théine, le tabac et de drogue peuvent perturber cet équilibre en bloquant le processus en cascade induit par l’horloge biologique.
La régulation circadienne et homéostatique
Il est maintenant admis que le rythme veille-sommeil de chaque individu est géré par 2 processus : la régulation circadienne et la régulation homéostatique.
Le processus circadien est endogène et permet de réguler le rythme veille-sommeil en l’absence de repères temporels. Il va positionner au cours des 24 heures les moments favorables à l’éveil et au sommeil. Chacun d’entre nous a sa propre régulation interne.
C’est ce processus qui est impliqué lorsque les personnes ont des horaires très décalés ou dans le cadre d’un décalage horaire. En efet, l’organisme doit faire face à un changement brutal de notre rythme alors que notre programmation reste identique. Selon la destination, l’impact du décalage horaire sur l’organisme sera différent.
Ainsi, les voyages à l’est provoquent une fatigue très prononcée en début de journée alors que cette fatigue se fera ressentir en fin de journée pour les voyages à l’ouest. Dans les deux cas, il est difficile de bien dormir les premiers jours, mais l’adaptation de l’horloge circadienne se fera progressivement.
La régulation homéostatique régule les besoins en sommeil. Elle correspond à l’augmentation de notre besoin de sommeil au cours de la journée en fonction de notre temps de veille. Plus on reste éveillé, plus on a besoin de dormir. Ce processus, entre autre, est impliqué dans la somnolence lorsque le besoin en sommeil n’a pas été satisfait durant la nuit précédente ou suite à une période de veille trop longue.
12 décembre 2023