Ces manifestations sont appelées parasomnies et surviennent pendant le sommeil. Elles sont souvent sans gravité et ce chapitre en décrit quelques-unes.
Le somnambulisme
- Le somnambulisme touche entre 3 et 5% des enfants avec un pic plus important entre 7 et 12 ans. Il disparait en fin d’adolescence mais il peut se prolonger à l’âge adulte.
- Le somnambulisme peut être caractérisé par une déambulation en état de conscience diminuée. Le mouvement peut être limité à s’asseoir sur son lit avec les yeux grands ouverts jusqu’à marcher plusieurs minutes. Les épisodes de somnambulisme surviennent principalement durant le sommeil lent profond qui explique cette quasi-absence de réactions aux stimulations extérieures.
- Le somnambule est extrêmement difficile à réveiller avec une grande confusion au réveil et peut avoir un comportement complexe jusqu’à être dangereux pour lui et les autres. La plupart du temps, ce sont les parents qui rapportent ces épisodes.
- Un lien de parenté est souvent présent dans le somnambulisme. Il existe donc une plus forte chance d’être somnambule si vos parents l’ont été ou le sont.
- La prise en charge du somnambulisme est différente en fonction de son intensité. Dans les formes légères, il est conseillé de surveiller l’évolution et de bien respecter le rythme veille-sommeil de l’enfant.
- La maîtrise et le contrôle des facteurs favorisant le somnambulisme, comme le fait de ne pas dormir suffisamment, le stress ou des changements abrupts dans l’environnement, permettent de prévenir de nouveaux épisodes de somnambulisme.
- Enfin, pendant un épisode de somnambulisme, il est conseillé de ne pas réveiller l’enfant pour éviter un réveil confusionnel mais plutôt de lui parler calmement.
Les terreurs nocturnes
Les terreurs nocturnes surviennent entre 2 et 5 ans pendant le sommeil lent profond. 20% des enfants âgés de 3 ans connaissent des épisodes de terreurs nocturnes. L’enfant s’assoit souvent sur son lit et donne une impression d’affolement (cri, pleurs, sudation) mais reste dans son sommeil lent profond.
La terreur nocturne n’est pas un cauchemar car elle survient en première partie de nuit et l’enfant n’est pas consolable. Comme il dort il ne s’en souviendra pas le lendemain matin. Il est conseillé de ne pas réveiller l’enfant pour éviter un réveil confusionnel mais plutôt de lui parler calmement.
Les éveils confusionnels
Les éveils confusionnels surviennent en première partie de nuit et majoritairement durant le sommeil lent profond. Ils consistent en une grande confusion mentale avec un comportement très ralenti et désordonné.
La plupart du temps, ces éveils confusionnels sont fréquents durant l’enfance et ne nécessitent pas de traitement.
Les hallucinations du sommeil
Les hallucinations du sommeil sont relativement fréquentes dans la population, notamment à l’adolescence, et se concentrent soit au moment de l’endormissement soit au moment du réveil. Celles relevant de l’endormissement toucheraient environ 30% de la population contre la moitié pour celles relevant du réveil. Elles diminuent naturellement avec l’âge.
Ces hallucinations sont le plus souvent visuelles et terrifiantes et peuvent durer jusqu’à plusieurs minutes pour les plus sévères.
La paralysie du sommeil
Les épisodes de paralysie du sommeil surviennent généralement à l’adolescence. On estime que près d’un tiers d’entre nous a déjà connu un épisode de paralysie du sommeil. Cet état se caractérise par une sensation de paralysie motrice, c’est à dire une impossibilité de bouger les jambes ou les bras, ou de pouvoir parler. La personne est consciente ce qui rend cette sensation extrêmement désagréable. C’est un phénomène bénin qui survient le plus souvent pendant l’endormissement ou au réveil.
Le trouble comportemental en sommeil paradoxal
Le trouble comportemental en sommeil paradoxal survient préférentiellement chez les hommes après 50 ans. Il se caractérise par la présence de mouvements brusques et violents pendant le sommeil paradoxal. Autrement dit, la personne « vit » physiquement ses rêves. Ce trouble doit être pris en compte quand un comportement dangereux pour la personne elle-même ou son conjoint est caractérisé. Il conduit également à une perturbation du sommeil de fin de nuit.
Les formes sévères peuvent être traitées par des médicaments associées à des mesures de protection pour le patient et son conjoint lorsque les rêves violents sont importants et fréquents. Par exemple, faire chambre à part, sortir de la chambre tout objet pouvant potentiellement devenir dangereux, mettre le matelas par terre sont autant de précautions importantes à mettre en œuvre dans le cadre de ce trouble.
L'énurésie nocturne
L’énurésie nocturne est considérée comme un trouble quand elle survient au moins 2 fois par semaine chez un enfant âgé de plus de 5 ans ou un adulte. Elle touche 20% des enfants âgés de 5 ans. Les causes sont multiples et conditionnent le traitement. Néanmoins, avant tout traitement, une hygiène comportementale doit être essayée et comprend les consignes suivantes :
– Uriner avant le coucher
– Arrêter de boire 2 heures avant le coucher
– Ne pas mettre de couche à l’enfant.
Les traitements pharmacologiques sont utilisés en 2ème intention et sont fonction de la cause identifiée (hyperréactivité de la vessie, problème hormonal, absence de réaction d’éveils quand la vessie est pleine, …).
Il est à noter qu’un problème psychologique sous-jacent peut la majorer. Dans ce cas, l’énurésie disparaîtra une fois le problème psychologique traité.
Le trouble alimentaire lié au sommeil
Le trouble alimentaire lié au sommeil correspond au fait de manger la nuit de manière involontaire. Ce trouble commence au début de l’âge adulte et toucherait environ 10 % de la population. Les particularités de ces prises de nourriture sont leur quantité importante et leur nature. En effet, la personne ne mange pas forcément ce qu’elle aime et peut même manger des choses étranges. C’est un trouble difficile à traiter et qui peut vite devenir délétère si la prise de poids devient trop importante.
Le bruxisme
Le bruxisme se caractérise par le grincement des dents durant le sommeil. Il touche majoritairement les enfants et adolescents. Il diminue le plus souvent à la fin de l’adolescence même si environ 8% de la population est concernée à l’âge adulte.
Les symptômes du bruxisme sont une usure régulière et prématurée des dents, des maux de têtes et une augmentation du volume des muscles de la mâchoire. On a de fortes chances d’avoir ce trouble si quelqu’un de sa famille le présente déjà. Le traitement comprend 2 axes. Le premier est celui de limiter l’usure dentaire grâce à des dispositifs dentaires comme les gouttières. Le deuxième axe est d’agir sur les facteurs associés (stress, tabagisme,..)
Nous vous informons que ceci ne constitue pas un avis médical. Si vous souhaitez avoir un avis sur un éventuel trouble du sommeil, parlez-en à votre médecin traitant lors d’une prochaine consultation.
12 décembre 2023